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Hum'Animation 2025 - Projet pédagogique entre l'école Gobelins Paris, Protect Humanitarians et CoCreate Humanity. Vidéo #3 : The pulse of Gaza, texte de Yasmina Guerda et réalisation de Amjad Jarrar

  • Writer: Benavente Gena
    Benavente Gena
  • Aug 8
  • 7 min read

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Vidéo 3/10 - Publications des vidéos de juin à septembre 2025.

Hum'Animation 2025 – An educational project between Gobelins Paris, Protect Humanitarians, and CoCreate Humanity. Video #3: The Pulse of Gaza, text by Yasmina Guerda and directed by Amjad Jarrar. Video 3/10 – Videos released from June to September 2025


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À l'heure où le monde ne parle que de Gaza, à l'heure où le silence des instances internationales tue, CoCreate Humanity vous invite à découvrir le témoignage de Yasmina Guerda. Cette troisième vidéo en motion design du projet Hum’Animation 2025, est le fruit d'une collaboration entre la prestigieuse école Gobelins Paris et l’organisation Protect Humanitarians, fondée par l’humanitaire belge  Olivier Vandecasteele.

The Pulse of Gaza, vidéo réalisée par Amjad Jarrar, étudiant palestinien de Gobelins Paris, livre un récit poignant et visuellement saisissant, conçu à partir du témoignage authentique de Yasmina Guerda, alors Humanitarian Affairs Officer pour OCHA.

Quand la passion et l'art subliment les blessures invisibles des travailleurs humanitaires et révèlent les situations situations inhumaines auxquelles ils sont confrontés…

Bonne découverte à toutes et à tous !


At a time when the world speaks of nothing but Gaza, and when the silence of international authorities kills, CoCreate Humanity invites you to discover the testimony of Yasmina Guerda.This third motion design video in the Hum’Animation 2025 project is the result of a collaboration between the prestigious Gobelins Paris school and the organisation Protect Humanitarians, founded by Belgian humanitarian Olivier Vandecasteele.

The Pulse of Gaza, directed by Amjad Jarrar, a Palestinian student at Gobelins Paris, delivers a moving and visually striking narrative based on the authentic testimony of Yasmina Guerda, then serving as Humanitarian Affairs Officer for OCHA.

When passion and art illuminate the invisible wounds of humanitarian workers and shed light on the inhumane situations they face…


A UN humanitarian freshly back from Gaza described on 25 June 2024 seeing families dig makeshift septic tanks with spoons and shell-shocked toddlers who lost limbs under Israeli bombing, amid continuing obstacles to aid delivery.

LE TÉMOIGNAGE | THE TESTIMONY


Témoignage de Yasmina Guerda | Testimony of Yasmina Guerda


Le souffle de vie à Gaza


L’air de Rafah était épais de poussière, de fumée et de l’odeur du désespoir. Rasha se tenait devant un bâtiment en ruines. Mère de deux enfants, originaire de Gaza City, elle était en exil sur sa propre terre, l’une des 1,9 million d’âmes déplacées qui, autrefois, avaient un foyer, une vie,

une routine, un avenir. À présent, elle n’avait plus que la survie. À peine.


J’ai rencontré Rasha lors de mon deuxième déploiement à Gaza. Contrairement à elle, je n’y étais

pas piégée. Pendant les trois mois que j’ai passés là-bas, j’ai été témoin d’une réalité qui défie les chiffres.


Les ordres d’évacuation tombent comme des sentences de mort. Ses enfants dormaient dans la

pièce voisine. Elle les a réveillés. En quelques minutes, il faut décider quelles parties de votre vie

peuvent vous accompagner. Qu’est-ce qui est essentiel ? Les certificats de naissance, les cartes d’identité, le lait pour bébé ? Vous mettez vos plus beaux vêtements. Vous attrapez le peu d’argent que vous avez pu cacher. Mais les choses qui comptent réellement – les albums photo, les lettres, les souvenirs d’une vie passée – sont des luxes qu’il faut abandonner. Vous jetez un dernier regard à la pièce et vous lui faites un adieu définitif.


Parce qu’au matin, elle ne sera plus que poussière.


J’ai entendu l’histoire de Rasha encore et encore, racontée par ceux qui ont fui Gaza City, Jabalia, Khan Younès et Rafah. Et tant d’autres n’ont même pas reçu l’avertissement qui leur aurait donné une chance de fuir.


Deux semaines avant mon départ, je me suis tenue devant un hôpital à Nuseirat, où tout un quartier avait été réduit en cendres lors d’une attaque soudaine. Plus de 270 personnes tuées. Des centaines d’autres mutilées. Le lendemain, j’ai rencontré des enfants aux membres bandés, fixant le vide, trop brisés pour pleurer. Un petit garçon – pas plus âgé que mes propres tout-petits – était assis en silence, son corps enveloppé de gaze, les yeux vides.


Il n’y a plus d’endroit sûr à Gaza.


Dans d’autres crises, le déplacement mène souvent à une forme de répit ou de sécurité. Il existe des couloirs humanitaires, des stocks de nourriture, des zones plus sûres. Pour les Palestiniens, il n’y a nulle part où aller, et pour les humanitaires, le travail est un combat quotidien, contre les checkpoints, contre les pénuries, contre les routes qui n’existent plus. Nous passons des heures à attendre aux points de passage, à négocier l’accès, à supplier ceux qui ont le pouvoir de nous laisser passer. Et chaque jour, malgré tous nos efforts, nous ne pouvons pas atteindre tout le monde.


Et le coût de tout cela ?

Il pèse sur celles et ceux qui souffrent le plus.


Cette femme âgée à Rafah qui s’est penchée vers moi pour me murmurer un secret : « Pampers » m’a-t-elle dit, espérant que je puisse lui trouver des couches pour adultes après des mois passés sans.


L’enseignante d’anglais, Muneera, qui m’a confiée qu’elle passait la guerre à ressentir une tristesse sans fin.


L’expert-comptable, Hassan, dont les pensées étaient tournées vers sa famille alors que les bombes s’abattaient sur sa maison

.

La jeune fille de 19 ans, Lamees, qui a dit : « Ma vie devrait commencer maintenant, mais elle est en train de se terminer. »


Et pourtant, il y a un souffle de vie à Gaza.


J’ai vu des familles creuser des fosses septiques avec des cuillères, récupérant des tuyaux dans les ruines des immeubles bombardés pour créer des toilettes de fortune et préserver un semblant d’intimité. La dignité a un souffle de vie à Gaza.

J’ai vu des enfants fabriquer des cerfs-volants avec des emballages alimentaires, jouant sous le vrombissement incessant des drones. L’enfance a un souffle de vie à Gaza.

J’ai vu des mères cuire du pain pita dans des fours de fortune creusés dans le sable, vendant ce qu’elles pouvaient pour nourrir leurs enfants. L’entrepreneuriat a un souffle de vie à Gaza.

J’ai vu des hommes, des femmes et des enfants parler de reconstruction, des maisons qu’ils rebâtiront, des écoles qu’ils restaureront, des vies qu’ils recolleront, morceau par morceau. L’espoir a un souffle de vie à Gaza.


Mais ce dont les habitants de Gaza ont besoin, ce n’est pas seulement de survivre.


Ils ont besoin d’arrêter de se battre pour chaque bouffée d’air, d’arrêter de compter leurs morts. Ils ont besoin que cesse cette destruction systématique et incessante de tout ce qu’ils parviennent à reconstruire à chaque tentative de se relever. Le reste du monde ne doit pas détourner le regard.


The Pulse of Gaza


The air in Rafah was thick with dust, smoke, and the scent of desperation. Rasha stood outside a

crumbling building. A mother of two from Gaza City, she was in exile within her own land, one of the 1.9 million displaced souls who once had a home, a life, a routine, a future. Now, she had survival. Barely.


I met Rasha in my second deployment to Gaza. Unlike her, I wasn't trapped there. In the three months I spent there, I bore witness to a reality that defied numbers.


The evacuation orders come like a death sentence. Her children were sleeping in the next room. She woke them up. In minutes, you have to decide what pieces of your life get to come with you. What is essential? Birth certificates, ID cards, baby formula? You wear your best clothes. You grab the little cash you’ve stashed away. But the things that truly matter—the photo albums, the letters, the souvenirs from a life you once lived—those are luxuries you have to leave behind. You take one last look at the room, and you say a permanent goodbye.


Because by morning, it will be dust.


I heard Rasha"s story again and again from those who fled Gaza city, Jabalia, Khan Younis, and Rafah. And so many never get the warning that gives them a chance to run.


Two weeks before I left, I stood outside a hospital in Nuseirat, where an entire neighborhood had been reduced to rubble in a sudden attack. Over 270 people dead. Hundreds more maimed. The next day, I met children with bandaged limbs, staring into the void, too broken to cry. A little boy— no older than my own toddlers—sat in silence, his body wrapped in gauze, his eyes empty.


There are no safe places left in Gaza.


In other crises, displacement tends to lead to some form of respite or safety. There are humanitarian corridors, food supplies, safer areas. For Palestinians, there is nowhere to go, and for humanitarians the work is a daily battle—against checkpoints, against shortages, against roads that no longer exist. We wait hours at crossings, negotiate access, plead with those in power to let us through. And every day, no matter how hard we try, we cannot reach everyone.


And the cost?

The cost is on the people who struggle the most.


The elderly woman in Rafah who leaned in close to whisper a secret in my ear—“Pampers,” she said, hoping that I could find her adult diapers after months of having to live without them.


The English teacher, Muneera, who told me she had spent the war in endless sadness.


The accountant, Hassan, whose thoughts were focused on his family as the bombs fell on his home.


The 19-year-old girl, Lamees, who said: "My life should be beginning now, but it’s ending now."


But there is a pulse of life in Gaza.


I have seen families dig septic tanks with spoons, salvaging pipes from the ruins of bombed-out buildings to create makeshift toilets to maintain some privacy. Dignity has a pulse in Gaza.

I have seen children fashion kites out of food packaging, under the buzzing of the drones.

Childhood has a pulse in Gaza.

I have seen mothers baking pita bread in dirt ovens, selling what little they could to provide for their children. Entrepreneurship has a pulse in Gaza.

I have seen men, women, and children talk about rebuilding—about the homes they will reconstruct, the schools they will restore, the lives they will stitch back together, piece by piece.

Hope has a pulse in Gaza.


But what the people of Gaza need is not just to survive.


They need to stop fighting for every breath, to stop counting their dead. They need an end to the relentless, systematic destruction of everything they manage to rebuild with every attempt to get

back up. The rest of the world must not look away.


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Sous-titres disponibles en anglais et en français | Subtitles available in English and in French.


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