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CoCreate Humanity au Festival Yelen et rencontre avec Mireille Keita de Solidarité Afrique Farafina

Merci à l'incroyable Kalian Lo pour toutes les photos prises lors du festival les samedi 9 et dimanche 10 septembre 2023.

Dans la vie, il n'y a jamais de rencontres hasardeuses et l'histoire que nous allons vous raconter en est la preuve. Il semble que nous sommes tous interconnectés et les personnes vibrant à une haute fréquence finissent toujours par se rencontrer...


En mai 2023, l'association CoCreate Humanity découvre la talentueuse photographe Kalian Lo à la suite d'un commentaire sur la page Facebook de Bolewa Sabourin, cofondateur de l'association LOBA à Paris qui propose de la danse thérapie pour les victimes de violences sexuelles. Il s'ensuit la consultation de son site internet puis les numéros de téléphone s'échangent. Kalian est alors mandatée par CCH pour photographier l'artiste Prichia (Vice-Championne du monde de Beatbox 2023) lors de la Fête de la Musique à Cergy, France qui collaborera avec l'association en 2024.


Voyageuse, passionnée et curieuse, Kalian partage avec CCH, dans le courant de l'été, la découverte de Mireille Keita lors de son passge dans l'émission suisse "Passe-moi les jumelles", poussant l'équipe à se mobiliser pour prendre contact avec cette dernière.

L'association fera don de six cartons de Chasselas CoCreate Humanity pour soutenir le Festival Yelen, organisé par l'association Solidarité Afrique Farafina et dont Mireille Keita est la fondatrice. L'équipe de CCH partira à la rencontre de Mireille et de son équipe pour la 7ème édition du Festival Yelen à Baulmes les 9 et 10 sepembre !


Découvrez les photos de ce magnifique événement à travers la galerie de Kalian Lo et restez à l'écoute d'une très prochaine co-création entre Solidarité Afrique Farafina et CoCreate Humanity... Ensemble, nous sommes (et serons toujours) plus forts.



SOLIDARITE AFRIQUE FARAFINA


Le but premier de l’association est de financer des soins aux enfants malades du Mali et de soutenir des projets de développement socio-économique afin de rendre tout un village autonome en rendant la dignité. Ici, pas besoin d’argent pour être accepté à l’hôpital, mais au Mali un paiement est exigé avant même les premiers soins. Notre contribution permet donc de financer l’entrée de ces enfants à l’hôpital, les premiers soins, puis éventuellement leur hospitalisation, la suite des soins, la fourniture des repas de l’enfant car ils sont à la charge des parents et/ou l’achat des médicaments pour le suivi du traitement.


Le second but de l’association est de valoriser les cultures africaines et la mixité des cultures pour le bien-vivre ensemble et les échanges Suisse-Mali.

La notion de travail dans la récolte des fonds est essentielle. Les ressources de l’association proviennent principalement de l’organisation d’événements conviviaux tels le festival Yelen, des repas, des stages de teinture africaine, des stages de danse, ou des cours de cuisine africaine… etc. La vente de spécialités culinaires maliennes et les dons représentent une autre part des apports financiers.


- Instagram : yelen.festival

- Instagram : association.farafina


LA PRÉSIDENTE : MIREILLE KEITA-GILIEN

Je suis née en Côte d‘Ivoire mais j’ai grandi au Mali. Chaque année, à Noël et à Pâques, nous avions droit à de nouvelles tresses et à de nouveaux habits. À l‘âge de 9 ans, deux jours avant Pâques, je me suis rendue chez une coiffeuse qui habitait tout près de chez nous pour qu’elle me fasse des tresses. Je pense que sept familles partageaient cette petite maison, une location pas très chère. Vers 11 heures, la cour était remplie d’enfants qui couraient partout et dansaient. C’était un endroit très animé. Deux jours étaient nécessaires pour terminer ma coiffure. Le jour suivant, j’avais rendez-vous tôt le matin, car la coiffeuse avait pris du retard la veille.

Lorsque je suis arrivée chez elle, elle prit une chaise, étala une natte et me demanda de m’asseoir pour pouvoir continuer à me tresser. Ainsi assise, j’ai eu tout loisir d’observer le lever de toutes les familles : d’abord les mères, qui commencèrent à préparer de la bouillie de riz ou de mil pour le petit déjeuner, suivies des enfants. J’ai regardé l’un d’eux qui dansait de joie et j’ai trouvé fascinant qu’un enfant soit aussi heureux si peu de temps après son réveil. Moi qui adore la danse, j‘avais le regard fixé sur lui. Donc, l‘enfant dansait en reculant et malheureusement il tomba dans la calebasse de bouillie chaude que sa maman venait de retirer du feu.

Je me rappelle encore comme si c’était hier des cris de cet enfant et de la réaction de la mère désespérée lorsqu’elle prit son enfant en criant « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! » tout en l’enveloppant dans des pagnes tissés. Puis elle se mit à courir sans savoir où aller, comme si elle avait perdu la raison. Les autres habitants de la maison l’entourèrent et lui conseillèrent d’amener rapidement son enfant à l’hôpital. Une fois qu’ils furent partis, la coiffeuse reprit son travail. Nous avons terminé le soir et au moment où je m’apprêtais à rentrer chez moi, la mère revint avec l’enfant que les soignants avaient refusé d’ausculter car elle n’avait pas payé les premiers soins. On lui avait demandé d’aller chercher de l’argent, ce qu’elle fit en se rendant chez tous les voisins – mes parents y compris – mais malheureusement sans résultat : personne ne pouvait lui apporter de l’aide.


Le jour de Pâques, je m’en rappelle encore comme si c’était hier, je me suis réveillée parce que je n’arrivais pas à dormir correctement, je ne me sentais pas bien. Je me suis alors rendue dans notre cour ; le mur n’y était pas bien haut, ce qui permettait de voir ce qui se passait à l’extérieur. Soudain, j’aperçus cette mère qui hurlait, la dépouille de son enfant dans les bras. Toute la nuit, cette femme avait tenté désespérément de trouver un moyen de soigner son enfant. Cette image m’a poursuivie toute ma vie durant. Je n’ai jamais compris pourquoi on n’avait pas pu lui apporter l’aide dont elle avait tant besoin.


Depuis lors, ma vie a beaucoup changé. J’ai voulu devenir médecin pour pouvoir aider tous les enfants dont les parents n’ont pas les moyens de payer des soins. Cela aurait été pour moi une façon de réparer ces images. J’ai donc choisi la section des sciences biologiques; je faisais partie de plusieurs associations qui œuvraient pour la cause des enfants jusqu‘à l‘obtention de mon baccalauréat. Admise à Université Louis Pasteur à Strasbourg, j’ai bientôt vu mon rêve devenir réalité. Tous ces enfants que j’allais pouvoir soigner; j’avais beaucoup travaillé pour y arriver. Malheureusement, comme beaucoup d’étudiants ne rentraient plus après leurs études de médecine, l‘ambassade refusa les visas aux étudiants de médecine cette année–là. Je n’ai donc pas pu suivre mes études de médecine. Comme cette mauvaise nouvelle est arrivée tardivement, je n’ai pas non plus eu la possibilité de commencer l’école de médecine au Mali, car les inscriptions pour ce faire étaient déjà fermées. Il fallait attendre l’année suivante. Donc, j’ai rapidement trouvé du travail au festival de théâtre réalité et j‘ai participé à la réalisation d‘un guide d‘artistes plasticiens. C’est à cette période qu’avec l’une de mes copines, nous avons créé une association – Promot-Art – dont je suis devenue la vice–présidente. Nous avons réalisé de nombreuses manifestations ayant pour but de valoriser les artistes du Mali, initié des artistes plasticiens à l’outil internet. Nous avons également enseigné le métier de teinturière à des femmes battues, afin qu’elles aient la possibilité d’être autonomes si elles décidaient de quitter leur mari.


C’est durant cette période que j’ai rencontré mon mari ; nous sommes venus nous installer en Suisse où je suis devenue maman de trois adorables garçons. Je n’ai plus eu le courage de m’inscrire à l’université. Pour moi, la faculté de médecine n’était plus qu’un lointain souvenir. Mais avec l’Association Solidarité Afrique–Farafina, j’ai enfin réalisé un rêve qui me semblait tellement inaccessible ! Voilà les raisons qui m’ont poussée à créer cette association, qui me permet de partager ma culture, très importante pour moi, ainsi que la solidarité et l’amour du prochain. J’ai confiance pour la récolte de fonds. Je désire du fond du cœur remercier tous les membres de mon association pour le travail extraordinaire qu‘elles font à mes côtés. Pour moi, il ne s’agit pas d’une simple association, c’est une histoire de famille, car je partage beaucoup de choses avec elles. Ensemble nous allons essayer d’aider du mieux que nous pourrons dans la joie de l‘entraide et d’amener un regard différent sur l‘Afrique.


QUI EST NOTRE PHOTOGRAPHE ?

KALIAN LO


Photographe freelance depuis 2016, Kalian est aussi à l'aise les pieds dans la boue que dans les salons feutrés.

Kalian est une personne de terrain, discrète et audacieuse. Artisane-photographe, elle met son regard au service de vos créations, initiatives et talents. Cette passion de la belle image prend sa source dans la découverte de ce qui vous anime, ce qui est à l'essence même de votre travail.

Outre le caractère mercantile d'une photo, celle-ci s'imprègne profondément dans la mémoire, et vient enrichir votre héritage visuel.

Kalian a également crée une maison d'édition Les Cils d'Ukio, spécialisée en biographie et photographie en 2023.


Elle est disponible pour tout mandat professionnel en France et en Suisse.



Découvrez quelques échantillons de son travail lors du Festival Yelen !







"La vie est un labyrinthe où il faut savoir se perdre pour que chaque étape ait un sens"

Hélène Ros, La Bulle.

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